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VI. Antennes

Bases du rayonnement électromagnétique

Champ magnétique (élément de courant dans le vide) et champ électrique (répartition variable de charges. Dipôle ; champ d'un dipôle oscillant ; résistance de rayonnement. L'électron : mouvement induit, rayonnement diffusé, rayonnement d'un électron oscillant. Rayonnement d'une antenne demi-onde. Les antennes : directivité, aériens rectilignes, types d'antennes. Polarisation du rayonnement.

1. Champ magnétique et champ électrique

Nous donnons les formules essentielles sans démonstrations (à partir des équations de Maxwell).

1.1. Champ magnétique créé par un élément de courant dans le vide

Expression du champ élémentaire : dH=C dτr4π r3+1c Ct dτr4π r2

  • C : vecteur densité de courant

  • dτ : élément de volume

  • r : distance du point à l’élément de courant

  • c : célérité de l’onde

Le premier terme dH1 est le champ élémentaire de Laplace.

Le deuxième terme dH2, qui ne décroît qu’en 1/r, est le champ élémentaire dû aux courants variables.

Si C est sinusoïdal, le second terme est en quadrature avec le premier (dérivation /t). Les deux termes ont alors la même amplitude si : ω r=cr=λ2π

1.2. Champ électrique créé par une répartition variable de charges

En opérant avec un calcul analogue à celui du cas précédent : dE=dτ4π ε0 {ρ rr3+1c2 rr2(rrCt)}

ρ : densité de charges

La première composante dE1 est la composante coulombienne.

La deuxième composante dE2 est due aux courants variables et ne décroît qu’en 1/r.

On note que : dE2=1ε0 c dH2rr = μ0ε0 dH2rr

On retrouve la même relation que pour une onde plane. Ceci n’est pas étonnant, car à grande distance seuls les termes E2 et H2 comptent et l’onde est sensiblement plane.

2. Dipôle

Le dipôle neutre est constitué de deux charges ±q distantes de l0.

On définit un moment dipolaire p0=q l0.

2.1. Champ d’un dipôle oscillant

Considérons ce dipôle vibrant selon la direction p0.

Le centre des charges est supposé fixe. Leur distance est notée : l=l0 exp(j ω t)

Leur vitesse relative est : v=dldt=j ω0 l0

Le moment dipolaire est alors noté : p=p0 exp(j ω t)

On démontre que le courant élémentaire (densité C), équivalent à qv, crée le champ magnétique : H=j ω4π prr (1j ω rc) exp(j ω rc)

Nota : ω rc=2π rλ

La densité de charge fluctuante crée un champ électrique qui est la somme du champ dipolaire électrostatique retardé et du champ créé par C/t : E=14π ε0 {grad(prr3)ω2r c2 rr(rrp) exp(j ω rc)}

2.1.1. Courte distance ou basse fréquence

Le cas correspond à : r  λouω rc  1

On a alors :

E  14π ε0 grad(prr3)=14π ε0 {3 r (pr)r5pr3}H  14π j ω prr3

On trouve le champ électrique du doublet et le champ magnétique de Laplace. C’est l’approximation quasi-stationnaire.

On remarquera que :

EH=0(vecteurs en quadrature)E décroît en 1r3;H décroît en 1r2

2.1.2. Grande distance ou haute fréquence

Le cas correspond à : r  λouω rc  1

On a alors :

E  ω24π ε0 c2 r rr(prr) exp(j ω rc)H  ω24π c r rrp exp(j ω rc)

On a donc : E  μ0ε0 rrH E  H

2.2. Résistance de rayonnement du dipôle

Résistance de rayonnement du dipôle. Désignation et positions relatives des vecteurs (champ et rayon polaire)

Résistance de rayonnement du dipôle. Désignation et positions relatives des vecteurs (champ et rayon polaire)
À grande distance : Reff=EH2=μ0ε0 H2eff rr

Soit : Reff=ω4 p2eff16π2 r2 c2 μ0ε0 sin2φ rr

r, E, H sont distribués à grande distance comme dans une onde plane. R est en 1/r2. On est à flux constant.

Diagramme de rayonnement de l’antenne élémentaire (dipôle)

Diagramme de rayonnement de l’antenne élémentaire (dipôle)
L’énergie rayonnée dans un angle solide élémentaire est proportionnelle à sin2φ.

Puissance totale rayonnée : W=ω4 p2eff16π2 r2 c2 μ0ε0 π02π sin3φ dφ

En rappelant que :

  • q l : moment du dipôle

  • i=j ω q : élément de courant

W=ω4 p2eff16π2 r2 c2 μ0ε0

Que l’on peut encore écrire : W=2π3 μ0ε0 l2λ2 i2eff=790 l2λ2 i2eff

On écrit encore :

W=Rr i2effRr=2π3 μ0ε0 l2λ2=790 l2λ2

Rr : résistance de rayonnement du dipôle

3. Électron

3.1. Mouvement induit d’un électron

Rappelons l’équation classique du mouvement de l’électron : m d2xdt2+f dxdt+m ω20 x=e E0 exp(j ω t)

  • f : coefficient de frottement (non précisé)

  • ω0 :  pulsation de résonance de l’électron lié

  • m ω20 x : force de rappel vers la position d’équilibre

  • k=m ω20 : constante de rappel

Il vient :

x=x0 exp(j ω t)x0=e E0m (ω20ω2)+j ω f

Cas particulier électrons fortement liés : ω0ω ; ω fmx0e E0m ω20

Cas particulier électrons libres : x0e E0m ω20

3.2. Rayonnement diffusé par les électrons

Électrons liés : Wlie=112π μ0ω0 e4 ω4m2 c2 ω40 E20

Électrons libres : Wlibre=112π μ0ω0 e4m2 c2 E20

Comparons à l’intensité de l’onde incidente (flux de puissance à travers une surface unité) :

J=12 E0 H0=12 ε0μ0 E20WlieJ=16π μ0ε0 e4m2 c2 (ωω0)4WlibreJ=16π μ0ε0 e4m2 c2

La deuxième formule traduit la loi de Rayleigh. La puissance diffractée est proportionnelle à ω4. Elle explique la répartition de la lumière visible diffusée par un gaz (bleu du ciel).

La troisième explique la diffusion des rayons X (ωω0). Elle expliquerait également la polarisation et la répartition de la puissance diffusée.

3.3. Rayonnement d’un électron oscillant

Rappelons l’expression du champ électromagnétique rayonné à grande distance par le dipôle :

p=p0 exp(j ω t)H=ω2 r λ rrp0 exp{j ω(trc)}E=μ0ε0 rrH

Sachant que l’on a ici : p=e x;x=x0 exp(j ω t)

On obtient, pour la puissance rayonnée : W=ω4 p2016π2 r2 c2 μ0ε0=112π μ0ε0 e2 ω4 x20c2

3.4. Propriétés électriques d’un plasma

Le plasma est constitué par des ions et des électrons supposés libres. Pratiquement, seuls les électrons qui sont légers sont mis en mouvement par le champ électromagnétique incident.

S’il se trouve N électrons par unité de volume, l’intensité de polarisation est : P=N e x=N e2m ω2 E

Le milieu se comporte comme s’il possède la constante diélectrique : εr=1N e2m ω3

Soit un indice de réfraction n=εr  1N e22 m ω2 < 1

Il peut y avoir réflexion totale pour les ondes longues. C’est le cas de la couche de Kennely-Heaviside réfléchissant les ondes kilométriques en haute atmosphère.

4. Doublet de Hertz : une formule pratique

Le doublet de Hertz est une antenne filaire de longueur très faible devant la longueur d’onde λ ; elle est donc parcourue par un courant constant.

À une distance r d’un doublet de Hertz de longueur dx dans une direction faisant un angle θ avec le doublet, on observe un champ électrique élémentaire dE tel que (équations de Maxwell) : dE=60πr λ I exp{j ω(trv)} sinθ dx

avec : I exp(j ω t) : courant à l’instant t dans le doublet

5. Rayonnement d’une antenne demi-onde

Rayonnement d’une antenne demi-onde

Rayonnement d’une antenne demi-onde
On suppose que le courant dans l’antenne est : i=i0 cos2π xλ cos(ω t);|x|λ4

On peut assimiler cette antenne à une suite de dipôles : p=didt dx

Analytiquement : p=i0ω cos2π xλ sin(ω t) dx

En intégrant sur dx : H=ω i04π c +λ/4λ/4 rr2dx cos2π xλ sin(ω t2π rλ)

Posons : r0=x+r;r0r+x cosφ

On obtient, à grande distance (r0λ) : H=Hyω i04π c {+λ/4λ/4dx cos2π xλ cos2π(x cosφλ)} sin(ω t2π r0λ)r0 sinφ

Ou encore :

Hi02π r0 cos(π2 cosφ)sinφ sin(ω t2π r0λ)Eμ0ε0 H=μ0 c H=μ0 i0ε0 2π R0 cos(π2 cosφ)sinφ sin(ω t2π r0λ)

D’où le module du vecteur de Poynting : Reff=μ0ε0 i2eff2π2 r20 cos2(π2 cosφ)sin2φ

Et la puissance rayonnée :

 P =Rr i2effRr=1π μ0ε0 π0cos2(π2 cosφ)sinφ dφ

Le calcul donne Rr=72,6 Ω.

Note

Rappelons l’expression du vecteur complexe de Poynting (cf. équations de Maxwell) : Reff=EH2

Rappelons également que le flux de ce vecteur permet de déterminer la puissance moyenne perdue par effet joule, les pertes magnétiques et diélectriques, à savoir respectivement (intégration dans un volume v) :

6. Antennes

Nous ne donnons ici que des éléments de base pour la propagation hertzienne, donc d’une présentation très succincte du principe de l’antenne.

6.1. Directivité

Directivité. L’antenne considérée comme une suite de dipôles élémentaires. Lobe principal et lobes secondaaires

Directivité. L’antenne considérée comme une suite de dipôles élémentaires. Lobe principal et lobes secondaaires
Les dipôles élémentaires constituant les antennes interfèrent entre eux pour diminuer la puissance émise dans certaines directions et pour la renforcer dans d’autres.

Ainsi, une famille de n sources sphériques en phase disposées sur un segment de droite et espacées de a permet d’obtenir le diagramme de rayonnement ci-contre.

Toute la puissance se trouve alors pratiquement dans l’angle \alpha tel que : \sin\alpha=\frac{\lambda}{D}

6.2. Théorème des aériens rectilignes

Soit (x)dx l’intensité dans la direction \theta et à la distance r de la source sphérique constituée par l’élément dx.

Pour l’intensité totale de l’aérien rectiligne, le diagramme de rayonnement en coordonnées polaires est : A(\theta)=\int_{-\infty}^{+\infty}\exp\Big(j~\frac{2\pi~x~\sin\theta}{\lambda}\Big)~dx

D’où, par inversion de Fourier : a(x)=\int_{-\infty}^{+\infty}A\Big(\frac{\sin\theta}{\lambda}\Big)~\exp\Big(-j~\frac{2\pi~x~\sin\theta}{\lambda}\Big)~d\Big(\frac{\sin\theta}{\lambda}\Big)

Les fonctions a(x) et A\Big(\cfrac{\sin\theta}{\lambda}\Big) sont des images dans la transformation de Fourier.

En particulier, le rayonnement a\Big(\cfrac{\sin\theta}{\lambda}\Big) est obtenu par la répartition des sources sphériques A(-x).

6.3. Types d’antennes et alimentation

L’antenne demi-onde (R_r=73~\Omega) est attaquée au centre par une ligne d’impédance caractéristique \sqrt{L/\Gamma}.

On évite les ondes stationnaires dans la ligne par réflexion à son extrémité si : \sqrt{\frac{L}{\Gamma}}=73~\Omega

On satisfait ainsi à la condition d’adaptation d’impédances (en bout de ligne v=R_r~i).

Autres types d’antennes : cadres, réseaux, antennes diélectriques...

7. Polarisation du rayonnement

La polarisation du rayonnement s’obtient en ajoutant les champs retardés produits par les courants élémentaires à grande distance (r\gg\lambda) :

\begin{aligned} \overrightarrow{dH}&=j~\omega~i~\frac{\overrightarrow{dl}\wedge\overrightarrow{r}}{4\pi~r^2~c}~\exp\Big(-j~\frac{2\pi~r}{\lambda}\Big)\\ \overrightarrow{dE}&=\sqrt{\frac{\mu_0}{\varepsilon_0}}~\overrightarrow{dH}\wedge\frac{\overrightarrow{r}}{r}\end{aligned}

7.1. Réciprocité

Une antenne réceptrice est excitée à la résonance par le champ électromagnétique incident. Des conditions de polarisation sont à respecter.

Intégrons le champ sur une antenne demi-onde : V=\frac{\lambda}{2}~E\cos\theta

L’antenne rayonne, à son tour, la puissance diffractée : \frac{V^2}{R_r}=\frac{\lambda^2~E^2}{4}~\frac{\cos^2\theta}{R}

La puissance incidente par unité de surface est : \frac{\varepsilon_0~c~E^2}{2}

L’antenne recueille donc la puissance distribuée sur une surface dite surface de captation : S=\frac{\lambda^2}{4}~\frac{E^2}{R_r}~\frac{2~\cos^2\theta}{\varepsilon_0~c~E^2}=\frac{\lambda^2~\cos^2\theta}{2~R_r~c~\varepsilon_0}

C’est-à-dire : S=\frac{30~\pi}{73}~\lambda^2~\cos^2\theta

On reconnaît l’aire d’un cercle de diamètre 1,3~\lambda~\cos\theta.

La puissance peut être recueillie par une ligne si possible adaptée.

7.2. Cornets

Antenne cornet

Antenne cornet
Les ondes décimétriques et centimétriques sont émises ou reçues parfois par des cornets.

La polarisation dépend du type d’onde transmise.

Le rôle du cornet est d’éviter la discontinuité d’impédance à la sortie du guide qui débouche sur l’espace infini.

 

Serveur miroir elan

sync. 2025-04-23 04:21

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